Fin 2020, notre communiqué de presse annonçait que les analyses stylométriques avaient repéré deux styles (probablement deux auteurs) dans l’ensemble des messages terroristes QAnon.
Les deux styles repérés contredisent la croyance partagée par les sympathisants du mouvement complotiste qu’une seule personne - l’énigmatique « Q » - avait rédigé les 4953 messages.
Deux nuages de points apparaissent sur les analyses multivariées (messages concaténés chronologiquement pour être découpés en séquences de taille cible de 7500 caractères) comparant les profils d’usage de trigrammes de caractères.
Ces deux nuages (Q1 et Q2) correspondent aux deux forums de publication des messages: 4chan (en gris clair), puis 8chan devenu 8kun (les deux en gris foncé) après la fermeture de 3 mois en 2019 de 8chan imposée après la publication de manifestes de responsables de tuerie de masse.
Une représentation chronologique des messages partagée en cinq périodes illustre le corpus. Sur ce graphique, l’épaisseur de chaque période est proportionnelle à son débit moyen de messages mesurés en nombre de caractères par unités de temps. La surface de chacun des cinq pavés de couleur est proportionnelle à la quantité de messages émis pour chacune des cinq périodes.
Cette représentation confirme clairement le partage du corpus Q-Anon en deux styles. Q1, le premier style du corpus (très épais, en orange) est marqué par un débit de message trois à quatre fois plus important que Q2, le style qui regroupe le reste du corpus (en rouge, magenta, bleu et cyan).
Résultats détaillés
Les analyses d’OrphAnalytics d’attribution d’auteur des messages de QAnon sont disponibles ici.
A propos d'OrphAnalytics
Fondée en 2014 en Suisse, OrphAnalytics développe une technologie stylométrique disruptive pour identifier les auteurs de textes. Elle fournit son expertise dans la recherche en littérature, pour la détection de ghostwriters et dans des affaires juridiques. Son approche brevetée de machine learning adapte des techniques d'analyse génomique. OrphAnalytics collabore avec l'École de Sciences Criminelles de l'Université de Lausanne.